Alfred Evans, pilote de chasse américain, est tombé à Héricourt sur Thérain à bord d’un avion de chasse P47 Thunderbolt, le 7 juin 1944 ; il avait pour mission d’empêcher les convois allemands de converger vers les plages de Normandie.
De sa mort à la révélation à sa famille restée dans l’ignorance de ce qui lui était advenu, 72 ans se sont écoulés.La vérité sur la fin d’Alfred, la lumière au bout de ce noir tunnel de sept décennies, les réponses aux questions demeurées jusque-là en suspens, c’est à Isaac Beaudoin, jeune étudiant passionné de Warbirds que la famille Evans les doit.
Chronologie d’une incroyable histoire
– 7 juin 1944
L’avion d’Alfred Evans est abattu à Héricourt sur Thérain au-dessus de la ferme de Marguerite et Henri HUET. Leur fille Thérèse Huet (grand-mère d’Isaac), 18 ans et son frère François, 13 ans sont les témoins du crash.
Dans sa course mortelle,
le P47 étête le sapin situé
juste derrière la maison de la ferme.
Témoin direct de la trajectoire de l'avion, ce sapin a encore les séquelles du passage du Thunderbolt en flamme, symbole du destin tragique d'Alfred Evans. Il représente un arbre généalogique amputé subitement par la disparition d'un être cher. Il est aussi l’image de la vie qui continue malgré les douleurs que cette dernière peut infliger.
Quelques habitants dont Mr Jean Mallet récupèrent des morceaux du Thunderbolt.
Le corps du pilote tué sur le coup, ainsi que les restes de l’avion sont emmenés le lendemain par les allemands dans un lieu inconnu des habitants d’Héricourt.
Cet épisode dramatique marquera à jamais la mémoire des témoins.
– 1947
Henri Huet, devenu maire d’Héricourt, fait ériger une stèle sur les lieux du crash.
– de 1944 à 2011
Personne ne sait où est enterré Alfred Evans. Il ne subsiste que les témoignages de Thérèse et François. Isaac Beaudoin, petit-fils de Thérèse, bercé toute sa jeunesse par le récit de sa grand-mère et marqué par le destin d’Alfred se sent investi d’une mission vis à vis de ce pilote : connaître sa vie, lui rendre hommage, perpétuer sa mémoire et retrouver sa famille.
– en 2009-2011
Isaac, alors collégien construit l’avion d’Alfred Evans en aéromodélisme.
Thérèse HUET devant le P47 en construction d’Isaac, échelle 1/6ème , heureuse que soit ainsi rendu hommage au pilote
Amaury et Isaac Beaudoin préparant le P47 pour prendre son envol.
– 2012
En allant en famille à Colleville/Mer au cimetière Américain d’Omaha, Isaac, avec l’aide des services du cimetière, retrouve la tombe d’Alfred Evans, ce qui était tout à fait improbable et inattendu.
Les familles Huet et Beaudoin se recueillent devant la tombe.
– 2012
Denis Mallet fils de Mr Jean Mallet témoin du crash, retrouve dans le grenier de son père, en faisant du rangement, une tôle sur laquelle est dessinée la pin-up de l’avion d’Alfred Evans.
François, le témoin oculaire du crash
Amaury, fils de Thérèse
et Isaac, fils d’Amaury
au Musée de l’air de Warluis
– 2013
Isaac et son frère David travaillent au musée de la Royal Air Force à Cambridge-Duxford et font part à des mécanos de l’histoire du crash du P47 d’Alfred Evans. Dès le lendemain, l’association les Little Friends, gérant du service historique de la 8ème AirForce leur ramènent un dossier de 10 pages sur Alfred Evans avec ses missions, les lettres de sa mère et surtout une photo du pilote. (Une synthèse des documents remis est disponible sur la page Rapports et Lettres).
– 2016
Étudiant ingénieur à Lasalle Beauvais Isaac doit faire un stage en pays anglophone. Il choisit les Etats Unis dans l’idée d’y retrouver la famille du pilote. Grâce aux documents de la 8ème AirForce Isaac a l’adresse de la famille d’Alfred Evans en 1945 en Pennsylvanie. Avec l’aide d’une amie américaine, Kathy Dowd, Il retrouve des cousins, cousines, neveux et nièces d’Alfred dans sa ville natale, Lancaster.
Après le récit et les informations apportées par Isaac, la famille est très émue car depuis 1944 la mère d’Alfred Evans, effondrée, n’avait jamais plus parlé de son fils. Tout le monde le croyait perdu en mer.
Les neveux et nièces d’Alfred Evans découvrent avec émotion les documents apportés par Isaac
Bonheur de la famille Evans après les révélations d’Isaac. Ruth, à gauche d’Isaac, se souvient encore de son cousin avant son départ pour l’Europe
Isaac et ses parents ont eu de nombreux contacts avec la famille d’Alfred Evans depuis, surtout Ruth sa cousine, 83 ans aujourd’hui, qui l’a vu partir et Julie, la nièce qui habite encore près de Lancaster.
– 2018
Grâce aux recherches d’Isaac, Ruth et sa famille vont pouvoir venir se recueillir sur les lieux de la disparition et de l’inhumation de leur héros qui a fait le sacrifice de sa vie pour notre liberté.
C’est ainsi que nous nous unirons pour rendre hommage à Alfred Evans lors d’une commémoration publique autour de la stèle d’Héricourt sur Thérain le 2 septembre 2018